J.O. Numéro 208 du 8 Septembre 2000       J.O. disponibles       Alerte par mail       Lois,décrets       codes       AdmiNet

Texte paru au JORF/LD page 14048

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Arrêté du 5 juillet 2000 relatif à la frappe et à la mise en circulation de pièces commémoratives de 100 F, de 10 F et de 5 F


NOR : ECOT0014099A




Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie,
Vu la loi de finances pour 2000 (no 99-1172 du 30 décembre 1999) ;
Vu le décret no 69-890 du 24 septembre 1969 autorisant la fabrication de nouvelles pièces de 5 F ;
Vu le décret no 74-798 du 23 septembre 1974 autorisant la fabrication de nouvelles pièces de 10 F ;
Vu le décret no 82-745 du 24 août 1982 autorisant la fabrication de pièces de 100 F,
Arrête :



Art. 1er. - La composition et les caractéristiques des pièces commémoratives de 100 F en or, de 10 F en argent et de 5 F en métal commun, définies par le présent arrêté, sont fixées conformément au tableau figurant en annexe.
Elles sont frappées par la direction des Monnaies et médailles pour le compte de l'Etat.

Art. 2. - Les pièces visées par le présent arrêté constituent une collection intitulée : « 2000 ans de monnaies françaises », illustrant neuf étapes représentatives de l'histoire monétaire métallique de la France.
Trois émissions successives évoqueront les créations monétaires suivantes :
Première émission :
- le statère des Parisii ;
- le denier à l'effigie de Charlemagne ;
- l'écu d'or de Saint Louis.
Deuxième émission :
- le franc à cheval de Jean II le Bon ;
- le franc d'Henri III ;
- le louis d'or de Louis XIII.
Troisième émission :
- la Liberté au bonnet d'Augustin Dupré ;
- la Marianne de Chaplain ;
- la Marianne de Lagriffoul.
La gravure des pièces est conforme aux modèles réalisés, à l'aide de reproductions d'outillages originaux, par l'atelier de gravure des Monnaies et médailles.
Le modèle des revers, commun à l'ensemble de la collection, a été établi d'après le type créé en vertu de la loi du 15 août 1795 par Augustin Dupré pour la pièce de 25 grammes d'argent.
Entre deux branches entrelacées, l'une de chêne, l'autre d'olivier, sont gravés, au centre, la valeur faciale 100 F, 10 F ou 5 F, et, au-dessous, le millésime 2000.
En légende « République française ».
A l'exergue, la devise « liberté, égalité, fraternité ».
Première série d'avers :
Statère des Parisii : d'après la gravure représentant une tête stylisée, frappée, au ier siècle av. J.-C., par les Parisii sur des statères en or s'inspirant de ceux émis par Philippe II de Macédoine ;
Denier à l'effigie de Charlemagne : tel un empereur romain, Charlemagne, après son couronnement en l'an 800, fait représenter son effigie sur les monnaies en argent du nouveau système monétaire qu'il a mis en place en 794 ;
Ecu d'or de Saint Louis : y figure pour la première fois l'écu de France, symbole royal par excellence. Le roi Louis IX créa cette monnaie d'or valant une demi-livre tournois, au xiiie siècle.
Deuxième série d'avers :
Franc à cheval de Jean II le Bon : première monnaie en or à laquelle fut donnée le nom de « franc ». Elle fut émise, en 1360, après la libération de Jean le Bon, captif des Anglais. Le roi est représenté à cheval, armé en guerre, attitude correspondant à son statut de souverain de plein droit, libre ou « franc des Anglais ».
Franc d'Henri III : première pièce en argent appelée « franc », gravée à l'effigie du roi, frappée de 1575 à 1586 seulement, car elle fut rapidement rognée par les utilisateurs. Son émission traduit la stabilisation pour un quart de siècle du rapport de l'or à l'argent (de 1 à 11).
Le louis d'or de Louis XIII : gravé avec virtuosité, en 1640, à l'effigie du roi, par Jean Varin, graveur général, à la fin du règne de Louis XIII, le « louis » inaugure la réforme complète du système monétaire français qui signe la disparition temporaire du franc.
Troisième série d'avers : série composée de trois représentations d'effigies féminines coiffées du bonnet phrygien, personnifications de la République :
Liberté au bonnet d'Augustin Dupré (1795) : République aux traits austères et réguliers, s'inspirant directement des effigies allégoriques de l'Antiquité. Elle est coiffée du bonnet phrygien, emblème de liberté. Le visage pur, quoiqu'un peu rude, incarne les grands principes de la France révolutionnaire ;
Marianne de Chaplain (1898) : la pièce d'or « au coq », imaginée par Jules Chaplain, présente une République, non idéalisée, mais traitée avec une science approfondie du modèle. Le profil harmonieux est martial. La sévérité du bonnet phrygien qui dissimule toute la chevelure se trouve atténuée par la grâce presque fragile des feuilles de chêne qui le ceignent ;
Marianne de Lagriffoul (1962) : en 1958, l'institution du nouveau franc impliqua la création de types monétaires nouveaux. Un concours fut ouvert, en 1961, pour la détermination des effigies devant figurer sur les pièces de cinquante, vingt et dix centimes. Henri Lagriffoul fut primé pour le dynamisme de sa composition et sa Marianne personnifia la Ve République.

Art. 3. - Le tirage des pièces définies par le présent arrêté est limité à :
100 F en or de qualité Belle Epreuve : 1 000 exemplaires pour chacun des neuf thèmes ;
10 F en argent de qualité Belle Epreuve : 10 000 exemplaires pour chacun des neuf thèmes ;
5 F en métal commun de qualité Brillant universel : 50 000 exemplaires pour chacun des neuf thèmes.
Ces pièces ont cours légal.

Art. 4. - Le présent arrêté sera publié au Journal officiel de la République française.


Fait à Paris, le 5 juillet 2000.


Laurent Fabius


A N N E X E

Vous pouvez consulter le tableau dans le JO n° 208 du 08/09/20 0 page 14048 à 14049
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